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  Jour 99 - Yannis

 J'ai rêvé cette fois que le fantôme de Maman venait m'apporter conseil. Elle me disait de profiter de mon weekend, de ma famille et de me reposer la tête.

 Je ne sais pas quelle valeur ont les conseils d'un fantôme dans un rêve, mais je me suis dit pourquoi pas. Alors j'ai amené mes filles au parc. Un peu de calme et de soleil autour d'une table d'échecs ne peut pas faire de mal.

 Et puis, j'y ai croisé Clément ce qui fait toujours plaisir, malgré son annonce qu'il allait repartir bientôt.

 Et enfin, en rentrant, mon aînée Carmen a grandi d'un coup. 

 Elle dit qu'elle préférait être une enfant, mais j'essaie de la rassurer en lui disant qu'adolescente elle pourra découvrir tellement de choses, dont peut-être l'amour. Surtout qu'elle est magnifique, le portrait craché de sa mère.

  Jour 100 - Yannis

 Ce matin a commencé comme tant de matins ont commencé. Je m'occupais un peu de Joris, je payais les factures et gérait diverses tâches à la maison.

 Puis, en essayant de sourire malgré mon manque de conviction, je m'en allais tenter de convaincre ces têtes de mules.

 J'avais presque arrêté d'espérer... Mais j'ai réussi! Je leur ai fait signer une convention sur les droits des travailleurs! Congés, retraites, toutes ces choses qui ont disparu après la Dévastation sont de retour!

 Je n'ai pas pu m'empêcher de faire une tournée de câlin, pour Carmen, pour Sarah, pour mon petit Joris qui a vite grandi.

 Et enfin, un bisou empreint de tout l'amour, toute l'admiration et la gratitude pour ma magnifique fiancée qui est restée à mes côtés pendant cette épreuve qui n'en finissait pas.

 Je l'ai fait! J'ai réussi!

  Jour 101 - Aahana

 Pour la première fois, j'ai pu prendre un jour de congé. C'est différent d'un simple jour où l'on ne travaille pas, on a l'impression qu'il y a tellement de possibilités dans cette journée qu'on était pas censé avoir de libre.
 J'ai pour ma part décidé de l'occuper à l'éducation des enfants. Les mots pour Joris, les échecs pour Sarah, et comment se comporter en public pour Carmen.

 La soirée, elle a servi à me marier enfin avec Yannis. On a attendu tellement longtemps à cause de nos obligations, mais enfin nous nous sommes épousés aux yeux du soleil et des étoiles.

  Jour 102 - Dylan

 Comme je suis heureux aujourd'hui, comme je suis confiant!

 Retomber d'une telle hauteur  pourrait me briser les os. Mais je le sens jusque dans mes veines, jusque dans chacun des muscles que j'entraîne et torture à chaque heure que je passe éveillé...

 Je le sens, je le sais, je ne suis plus qu'à un cheveu de chauve de réussir!

  Jour 103 - Carmen

 Quand même, il faudrait qu'ils se calment à l'école: en plus d'avoir cours toute la journée voilà qu'on a aussi des devoirs qui viennent nous enquiquiner quand on est un peu à la maison.

 Mais le sourire, peu importe quoi, je le garde. Et puis il me reste plus ou moins assez de temps libre pour faire des choses qui me plaisent de temps en temps.

 J'aime par exemple aller à la bibliothèque. Quiconque me connaît sait que je n'y vais pas pour lire. Mais on peut trouver d'autres choses à la bibliothèque, autrement plus intéressantes que les livres!

  Jour 104 - Christian Junior

 La journée commençait si bien, avec Joris qui réclame des câlins que je ne lui refuse pas. 

Avec une journée de boulot tranquille, où j'avance sans prolème.

 Puis... la bonne nouvelle qui gâche tout. Dylan a réussi sa mission et sous très peu, il va partir vivre avec Genji.

 Pour une fois, j'aimerais bien avoir la rage, plutôt que cette tristesse qui m'empoisonne et me donne envie de me cacher sous les draps. Je ne peux pas en vouloir à Dylan, après tout le temps et l'effort qu'il a mis à réaliser son rêve.
 Mais je ne peux pas être heureux quand je sais que le seul frère qu'il va me rester à portée de main est Yannis.

  Jour 105 - Aahana

 Je faisais de mon mieux pour m'occuper pendant Dylan se mariait dans mon salon.

 Je m'occupais au mieux tant les mains que l'esprit, parce qu'il habite encore ici, est une bonne personne et le frère de mon mari.

 Mais au bout d'un moment, je devais me mordre la langue pour m'empêcher de faire une remarque sur le fait qu'il était assez inapproprié de faire une telle démonstration d'affection alors qu'il y avait des gens autour.

 Et ce n'est même pas la peine de parler de Carmen, elle le fait directement dans la rue, au vu et au su de tous.

 Je ne comprends réellement pas comment fait cette famille pour avoir si peu d'embarras et de respect pour les gens qui les entourent.

 Alors que moi-même me suis donnée corps et âme pour nous permettre à tous d'avoir accès à une nourriture variée, équilibrée et délicieuse, le reste de ma famille ne fait attention à personne.
 Mais où va le monde?

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