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  Jour 71 - Aahana

 L'odeur du poisson qui cuit me retourne l'estomac, et mon ventre pèse dix tonnes, mais au moins il n'y a plus de doute, je porte l'enfant de Yannis.

 Mon fiancé est aux anges depuis qu'il l'a appris, et sa mère aussi, je crois qu'elle a hâte d'avoir des petits-enfants.

 Cependant, l'arrivée de ce bébé ne me détournera pas de mon but ultime, bien qu'il ne me facilite pas la tâche.

  Jour 72 - Yannis

 Je n'en crois pas mon bonheur, dans le ventre de ma bien-aimée grandit mon futur fils, ou ma fille. En posant mes mains sur le ventre d'Aahana, je peux déjà le sentir bouger.

 Je suis plus qu'impatient de le rencontrer, mais comme ma belle, je dois toujours travailler, car on ne nous accorderas pas une minute de congés. Au contraire donc, je me donne à fond pour gravir les échelons aussi vite que possible et être en charge, afin de donner à tous des conditions viables. Pour mon bébé, pour mon amour, pour tout le monde.

  Jour 73 - Dylan

 Je sais ce que je lorsque je serais adulte. Je serais coach sportif, j'entraînerai toute la région, jusqu'à ce qu'on se débarrasse de cette langueur qui affaiblit nos muscles.
 Et bien que je sois encore adolescent, je n'ai pas une seconde à perdre, il faut que je m'entraîne encore et encore.

 Je veux en finir au plus vite, et lorsque j'aurais terminé, je partirais comme Clément l'a fait.
 Pas parce que je suis mal ici, mais parce que quelqu'un m'a promis de m'attendre au bout du tunnel, et que si il y a bien une personne que je ne veux pas décevoir, c'est Genji.

  Jour 74 - Christian Junior

  On peut dire que sentir ses muscles et ses os et sa peau s'étirer pour aussi vite et aussi bien, ça arrache.

 En quelques minutes, je suis devenu grand. Je fais enfin la même taille que mes frères, c'est pas trop tôt.

 Après que ma nuit ait été interrompue par la douleur, mon repas a été interrompu par les cris d'Aahana.

 Elle a donné naissance à Carmen ce matin. Et elle est pas moche, hein, mais c'est un bébé quoi.

 Quand elle a commencé à pleurer, je me suis vite changé avant d'aller à la bibliothèque, pour un peu de calme.
 Et là, j'ai trouvé un livre de l'ancien temps sur les jeux vidéos.

 Ça parle d'ordinateurs incroyables, et d'histoires que tu influence. Je n'ai pas tout compris, mais ça a l'air génial, ça c'est sûr.
 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ça existe plus vraiment. Du coup, je pourrais jamais essayer. Et ça franchement, c'est pas cool du tout.

 Il n'y a qu'Aahana pour me dire que si c'est vraiment ce que je veux faire, je trouverai un moyen. Je ne la prenais pas pour quelqu'un d'aussi sympa, mais je suppose que ça m'arrive d'avoir tort.

  Jour 75 - Dylan

 Et aussi vite que ça, me voilà adulte, et en âge de commencer ma carrière sportive.

 Je me précipite sur l'ordinateur pour en informer le GPPD, et me voilà enrôlé.

 J'hésite un peu, peut-être que j'aurais mieux fait de juste partir rejoindre Genji à la seconde où l'heure de mon anniversaire à sonné, plutôt que de m'engager pour des années.

 Aahana, me rassure et me dit que j'ai fait le bon choix en décidant de faire passer la communauté avant nous, mais si c'est le bon choix, pourquoi est-ce que je veux retourner en arrière et en changer?

 Enfin bon. C'est fait et tout ce que je peux faire, c'est y aller de toutes mes forces pour y arriver le plus rapidement possible, peut-être même avant mon prochain anniversaire. Et puis, si il existe une personne qui peut y arriver, c'est moi.

  Jour 76 - Johanna

 Pierre n'avait pas menti, Christian est revenu.

 Chaque fois qu'il passe, il me fait promettre de rester en vie le plus longtemps possible pour prendre soin de nos enfants.

 Et il est vrai que j'apprécie chaque seconde que j'ai avec ma petite-fille, Carmen.

 Il est vrai que je n'ai pas regretté d'attendre un peu plus, le temps de revoir mon Clément qui était de passage dans la ville.

 Je ne regrette pas d'avoir vécu assez longtemps pour rencontrer sa fille, Léa.

 Il repartiront bientôt pour de nouvelles aventures, mais il a tenu sa promesse et il est rentré me voir. Que puis-je demander de plus?

  Jour 77 - Yannis

 Un drôle de sensation, un mauvais pressentiment... Peu importe comment on l'appelle, m'a éprit en rentrant du travail.
 Et j'avais raison puisque je ne suis arrivé que pour trouver Maman en train de s'allonger par terre sans un bruit.

 C'est comme si la lumière quittait son corps alors qu'elle mourrait. 

 Et puis, comme de rien, ma mère n'est plus qu'une urne supplémentaire sous l'escalier. Comme si elle n'avait pas transformé le monde, comme si elle n'avait pas donné la vie à quatre personnes, comme si elle n'avait pas existé.

 Et qui d'autre que Junior pourrait me reprocher à moi le sort de Maman? Il dit que c'est ma faute, que j'aurais dû faire quelque chose, l'aider, la retenir.
Alors qu'il me tape sur les nerfs d'habitude, je ne peux pas lui en vouloir aujourd'hui. Qu'aurais-je fais moi si je m'étais retrouvé orphelin avant la fin du lycée, sans passion, sans amour, sans enfant?

 Donc voilà, Maman est morte, nous sommes sans parents. C'est moi l’aîné, le grand, le père, celui qui doit s'assurer que la famille a ce dont elle a besoin. 

 Tout va si vite, même Carmen fête déjà son anniversaire.

 Tout va si vite. Nous sommes si éphémères, et tout ce que nous y faire, c'est profiter de notre temps qui s'en va si vite.

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