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Par PrincesseSey le 9 Mai 2018 à 15:00
Jour 9 - Johanna
Aujourd'hui je n'ai pas eu l'occasion de croiser Christian. C'est peut-être pour le meilleur. Dès mon réveil, je me suis lancée corps et âme dans mon travail.
Et ça a payé, car je suis maintenant une véritable journaliste, je vais choisir mes sujets, faire mes recherches, écrire mes articles moi-même.
Pour aujourd’hui j'ai décidé d'explorer un peu plus cette histoire de postiers/racketteurs. Rien a voir avec le fait que l'un d'entre eux est venu ce matin chercher chaque petite pièce que nous avions.
Je suis allée à la rencontre des passants, ainsi qu'une postière déguisée en livreuse de pizza, pour les interviewer sur leur vision de ce gang.
Rien de bon, mais rien de très mauvais. La plupart ont bien trop peur pour dire non à ces mécréants.
J'ai donc écrit mon premier propre article dans l'espoir de donner du courage à mes voisins, j'espère qu'ainsi nous pourrons nous révolter contre les oppresseurs.Que ça marche ou que ça casse, je suis vraiment fière de ce que j'ai fait aujourd'hui, et je pourrai dormir tranquille.
Jour 10 - Johanna
Ce qui s'est passé aujourd'hui dépasse mon entendement. Je suppose que j'aurais du le croire.
Christian m'a demandé de l'écouter sans l'interrompre pour une fois, peu importe combien son histoire devenait invraisemblable.
Il m'a alors raconté qu'il venait d'un planète éloignée de près de cent mille années lumière. Que sa mère enceinte et un millier de ses pairs étaient partis, attirés par ce que la Terre était à cette époque, une planète magnifique et viable, ils s'étaient congelés et avaient tenté de venir. Le temps qu'ils arrivent, malgré leur vitesse impossible, la Dévastation avait eu lieu.
Le vaisseau n'avait pas été prévu pour un aller-retour. La plupart de ses amis étaient morts à l'arrivée à cause de la pollution à laquelle ils n'étaient pas habitués. La mère de Christian se retrouvait quasiment seule sur cette planète étrange et sans moyen de retour.
Elle l'a élevée loin des humains pendant longtemps, mais a fini par les rejoindre à cause de la solitude.Bien sûr je n'en croyait pas un mot. Mais il avait l'air sincèrement triste et je savais qu'il y avait une tragédie réelle sous tous ces bobards. Je le prit dans mes bras et lui embrassait doucement le front comme je l'aurai fait pour n'importe quelle personne blessée.
Plus tard, je mangeais dans ma chambre pour m'écarter de lui et réfléchir, mais il me rejoint.
Il me remercia de le croire et me dit combien ça comptait pour lui. Je me résolu pourtant à lui avouer que non je ne le croyait toujours pas, mais que je ne lui en voulait pas.
Et là... Son visage a changé, sa peau s'est pigmentée en bleue. Devant moi se tenait un alien. Un extra-terrestre. Un être non humain.
J'ai ouvert ma bouche mais aucun mot n'est sorti.
Lui par contre est sorti de la chambre, abattu. Je voudrais dire que je suis désolée de ne pas le croire, mais même maintenant j'ai du mal.
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Par PrincesseSey le 6 Mai 2018 à 12:00
Jour 8 - Johanna
Qu'est-ce qui m'a pris? Comment lui demander de m'excuser? Comment même lui adresser la parole ou le regarder dans les yeux? Comment me faire pardonner?
Telles étaient les interrogations qui se bousculaient dans ma tête alors que je pêchais.Les réponses ne vinrent pas miraculeusement m'aider, et quand je le croisai pour la première fois depuis hier, malgré toute ma volonté rien ne sortait de ma bouche. Mon vœu de la soirée précédente semblait avoir été exaucé.
Après un petit déjeuner plongé dans un silence pesant, je prit mon courage à deux mains et je m'asseyais en face de lui, et je rentrais dans sa partie d'échecs.
Regarde derrière toi! Un oiseau! dis-je d'une voix rauque qui avait déjà oublié comment parler. Il se retourna et ni une ni deux j'échangeai deux pièces. Il rit, oubliant tous nos maux l'espace de quelques secondes.
Profitant de sa bonne humeur, je tentai de me lancer. Je ne pensais rien de ce que javais dit, je lui demandais de me pardonner, je...
Avant que je n'ai déclaré le quart de ce qui pesait sur mon cœur, il se levait. Il allait être en retard au boulot.
Moi, je n'ai pas eu la chance d'avoir un travail derrière lequel me réfugier aujourd'hui. Alors j'occupait le temps en allant courir un peu, en faisant une petite toilette au lavabo.
En rencontrant encore et toujours plus de voisins. On est bien plus dans le coin que ce qu'ils semblent croire en dehors de la Terre Hostile.
Finalement il est rentré. On s'est tout de suite mit à table.
J'ai enfin réussi à m'excuser correctement, mais tout a capoté quand il est reparti sur le: J'apprécie tes excuses et je comprend que ce ne soit pas facile de le comprendre... Mais tu dois me croire, je suis d'une autre espèce, je ne suis pas humain... Et bla bla bla...
Mon cerveau a débranché l'ouïe, et après un: Bien sûuur, bon laisse moi tranquille maintenant, je suis venue me réfugier dans ma chambre.
N'y a t'il donc aucun moyen qu'on s'entende, nous qui sommes censés nous supporter jusqu'à le fin de nos vies?
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Par PrincesseSey le 2 Mai 2018 à 15:00
Jour 7 - Johanna
Ça fait une semaine que je suis ici. On ne peut pas nier que ce fut une semaine chargée.
J'ai commencé par me ressourcer et m'interroger sur la soirée d'hier avec une petite séance de pêche.J'étais décidée à dire à Christian que je désapprouvai son comportement, que je n'étais pas prête à m'embarquer dans une relation et que je voulais qu'il ne me vole plus de baisers, qu'il ne me flatte plus, qu'il ne me regarde plus.
Mais alors que j'avais à peine commencé, un enfant vint toquer à la porte.
Je me suis présentée poliment et ait écouté ce qu'il avait à me dire.
Cependant, après avoir déclaré qu'il était envoyé par Pierre, ce qu'il dit ne fit plus aucun sens. Apparemment, Christian était un vert? Je devrais m'en éloigner? Il était dangereux et aussi différend de moi qu'on puisse l'être?
J'ai sermonné l'enfant sur sa xénophobie, et lui ai demandé de prévenir Pierre que si il voulait faire des remarques racistes il pouvait se déplacer lui-même.
Je suis rentrée pour trouver Christian en train de lire sagement, je lui rapportai la conversation. Il tenta de se défendre et de m'expliquer qu'il ne fallait pas les croire.
Je ris doucement en lui apprenant que je n'écoutais jamais les racontars et que ça ne changeait pas ce que je pensais de lui.Il crut que cela signifiait que je pensais à lui en bien, et me demanda de le suivre au soleil pour parler de notre relation.
Il commença en me disant qu'il était amoureux de moi et qu'il serait le meilleur petit ami de tous les temps.
Je l'arrêtai rapidement. Il ne pouvait pas être amoureux de moi après seulement quelques jours, je n'étais pas amoureuse de lui, et je voulait effacer ce baiser qu'on avait partagé.
Je suis encore jeune, ai-je expliqué, j'ai encore ma vie devant moi et je ne veux pas m'engager avec le premier homme venu, encore moins si il tente de s'imposer dans ma vie.
La discussion finit là, avec aucun de nous deux satisfait.
J'allais me promener pour me sortir tout ça de la tête, et je tombai sur le "livreur de pizza/ postier" que j'avais interrogé en début de semaine.Il m'apprit qu'il avait réfléchi après notre conversation et décidé de changer de voie professionnelle. Il voulait faire du bien autour de lui.
La conversion dériva sur nos enfances. Ce fut incroyablement facile de me confier à lui sur ma mère. Ma gentille mère à la santé si fragile que j'ai passé toute ma vie à me demander si ce jour était le dernier que je passais avec elle.
Kengo (c'est son nom) s'emporta sur le karma qui ne faisait pas son travail, sur l'injustice de la vie.C'est tout naturellement que je me coulais dans ses bras. Ils étaient chaleureux et réconfortants.
Mais je sentais un regard me brûler la nuque.Se sentant de trop, Kengo est parti, tandis que Pierre est arrivé. Les deux me critiquaient sur ma tendance à faire trop facilement confiance aux inconnus.
Puis ça à dégénéré en petite guerre entre eux.
Tu ne dois pas faire confiance à ce monstre, dit Pierre.Tu peux parler, sale vampire, répliqua Christian.
J'essayai de calmer le jeu, mais rien n'y faisait.
Ça commençait à sentir la bagarre, et je suis partie, rentrée à la maison, ne sachant si je devais être furieuse ou pleurer.
Lorsque Christian me rejoint, c'est la colère qui l'emporta. Quel âge as-tu pour te comporter ainsi? Ne te rends-tu pas compte que je ne t'appartiens pas? Que tu n'as aucun droit, aucun mot à dire sur les personnes que je choisis comme amis ou amants?
Je t'aime Johanna,dit-il, et je suis d'une espèce qui n'aime qu'une personne, de sa naissance à a mort. Je ne peux aimer que toi, et savoir que tu ne m'aime pas en retour me tue, savoir que tu en aime, en a aimé, en aimera d'autres me tue. Je ne suis pas un humain, ils ont raison, je suis un être différend, mais je t'aime.
Un tel ramassis de sottise, un tel baratinage m'aurait fait rire à un autre moment. Mais là tout ce qui ressortait était sa probable mythomanie.
C'est vrai, cria t'il, je suis un alien, je viens d'un monde que tu ne connaît pas! C'est vrai je t'aime Johanna, seulement toi et pour toujours! Pourquoi ne me croît-tu pas?
Je perdais mon tempérament, je hurlai: J'en ai marre qu'on me prennes pour une abrutie, j'en ai marre de toi, je n'aurai jamais du te proposer d'emménager, ni même te rencontrer. Je te hais et je veux que tu meure.
Son regard ahuri me replongea dans la réalité.
Que m'est-il arrivé? Comment ai-je pu perdre la tête à ce point? Je voudrais ravaler mes mots, les enfoncer si profondément dans ma gorge que plus rien n'en sortira jamais.
Chères générations futures, je voulais écrire ce carnet pour qu'on se souvienne de moi, pour qu'on sache quel genre de vie a mené une des femmes qui a construit le monde dans lequel vous vivez.
Mais j'espère que si un jour on le lit, on dira pas de moi que j'étais démente, que j'étais un monstre et que personne ne devrai suivre mon exemple.
Je vous en supplie, voyez moi comme une humaine, malgré tout ce que je fais, out ce que je dit, même si je suis un monstre, voyez moi comme un être humain.
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Par PrincesseSey le 28 Avril 2018 à 18:00
Jour 6 - Johanna
Quand Christian est descendu tranquillement, sans faire de remarques, de l'étage, j'ai cru qu'il était calmé, raisonnable, et qu'il se comporterait comme mon partenaire de travail.
Il m'a simplement demandé si j'avais bien dormi. Sans aucune allusion embarrassant, sans aucun commentaire malaisant.
Il m'a demandé si, dans le cas ou il écrirai des livres pour réveiller l'amour de la lecture chez les habitants de la région, j'accepterais de l'aider à former des phrases correctes et agréables à lire.
Il est vrai qu'en plus de son accent à couper au couteau, sa grammaire est un peu étrange.J'acceptai donc, juste avant de partir au travail.
Tout s'est très bien passé, on m'a même proposé de ma former aux recherches sur le terrain dès ma prochaine journée de travail.
Mais avant ça, il me faut encore et toujours gérer la pêche et la cuisine.Autour du repas, après m'avoir proprement flattée sur sa qualité, Christian a proposé d'aider à la préparation de notre nourriture. Mais il n'a jamais vraiment pêché ni cuisiné, alors on verra quand ce sera une vraie nécessité.
Je le remerciai de son enthousiasme avec un câlin que je voulait amical malgré la chaleur de ses bras et la course effrénée de mon cœur.
C'est après cela que tout dérapa... Il prit mes mains pour une nouvelle flatterie: Ces mains écriront des mots capables de changer le monde, me dit-il.
Je m'écartais en riant nerveusement. Et moi, je serais à toi tout entier pour t'aider dans cette tâche, il ajouta.
Alors que le silence s'installait, son expression changea.
Il s'approchai de moi et je voulais m'éloigner, m'enfuir à toutes jambes, mais mon corps le refusait.
Ses lèvres se sont posées sur le miennes et ma peau toute entière prit feu.
Je... je...non.... ai-je bafouillé. Je ne voulait pas qu'il m'embrasse, pourtant je le voulait. Tout était parfait mais tout va trop vite. Je ne sais plus quoi faire.
Voyant mon embarras, il monta dans sa chambre sans un mot, me laissant là, seule avec mes doutes.
Et des doutes je n'en manque pas, chères générations futures.
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Par PrincesseSey le 25 Avril 2018 à 15:00
Jour 5 - Johanna
Qu'y a t'il donc avec les matins pour qu'ils me plongent dans un tel état?
Voilà, je ne suis plus sûre de vouloir de ce Christian avec moi. Quand bien même, le GPPD m'a envoyé une réponse positive. Ils pensent qu'il ferait un bon élément. Peut-être est-ce justement pour ça que j'en doute?
Qu'aurai fait ma tante? ne puis-je m'empêcher de me demander.
Mise à jour:
Qu'y a t'il donc avec le travail pour qu'il me plonge dans un tel état d'énergie et de joie?
Je suis partie ce matin sans vraiment y croire, et en rentrant me voilà en train de cuisiner du poisson avec plus d'enthousiasme qu'il n'est raisonnable.Christian est passé à nouveau devant la maison alors que je le dégustait, et ni une ni deux, je me précipitai pour ne pas le rater.
Dans mon élan, je me jetais même dans ses bras chaleureux, oubliant mes manières, ce qui ne manqua pas de le prendre de court.
Je lui ai annoncé que je souhaitai le voir me rejoindre dans cette quête grandiose.
Il accepta à deux conditions: que je n'envoie pas sa photo au GPPD (qui a le luxe d'avoir un appareil photo de nos jours de toute façon?), et d'avoir un droit de veto sur qui était autorisé à entrer la maison.
J'acceptais, elles me semblent convenables, mais précisai aussi que je ne m'engageais qu'à une relation platonique de camarades, qu'il n'aille pas se faire des idées.
Alors je l'ai accompagné jusque chez moi pour lui faire visiter.
Avant même que j'ai eu le temps de finir mon repas, il s'attablai au bureau où trône notre seul moyen de communication avec l’extérieur pour recevoir ses ordres.
Le gouvernement à prévu de le mettre en charge de la reconstruction des librairies et de leur fourniture en livres.
Ce n'est pas un mauvais choix car, comme moi, Christian a une étincelle qui s'allume dans ses yeux quand on parle de libre, et peut en lire pendant des heures.C'est d'ailleurs pendant que nous lisions que Pierre (où l'homme-chat) est revenu.
Il voulait simplement prendre de mes nouvelles, ce que j'ai trouvé adorable. Je lui ai donc présenté mon nouveau colocataire.
Il n'a pas semblé adorer l'idée.
Apparemment, il aurait préféré que je le choisisse lui, il aurait bien aimé m'aider aussi. Mais rien ne sert de se morfondre, j'ai invité Christian et je ne vais pas revenir en arrière.
Les deux hommes sont partis, l'un pour rentrer chez lui, l'autre pour aller chercher ses affaires et faire de mon chez moi notre chez nous. Je me prépare donc à aller au lit, avec un peu plus de progrès.
Mise à jour:
Christian se croit finalement un petit peu trop chez lui: en arrivant, il est directement venu à ma chambre. Il n'a vraiment aucune pudeur. Les hommes sont ils donc tous de rustres?
Je lui ai bien sûr dit de faire demi-tour et de dormir à l'étage. Si vous vous posez la question.
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